vendredi 29 juin 2012

Analyse de la déclaration doctrinale (III)



« L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière. » 

Nos deux précédentes analyses ont manifesté la ligne en laquelle se situe le seul extrait actuellement connu de la Déclaration doctrinale rédigée en avril dernier par la FSSPX. Toutes les affirmations conciliaires y étant considérées comme des enseignements d’Eglise, la présente Déclaration soutient l’éclairage réciproque de la Tradition et de Vatican II, autrement dit fait sienne l’herméneutique de la continuité si chère à Benoît XVI. Reste à évaluer le réalisme de ce positionnement. La troisième proposition du présent extrait y aidera, d’autant plus qu’il concerne un point en délicatesse entre Rome et Menzingen : l’œcuménisme : « Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière. » 

A la lecture de cette dernière phrase, une première question jaillit : pourquoi la question œcuménique est-elle la seule mentionnée ? L’affirmation conciliaire de la liberté religieuse, la transmission de la juridiction épiscopale, ou encore le statut du judaïsme actuel (bénéficiaire ou non de l’alliance salutaire de Dieu malgré son refus du Sauveur) ; plus profondément la nouvelle ecclésiologie délétère à l’origine de ces déviances conciliaires, toutes ces nouveautés et bien d’autres encore ne seraient-elles plus des points non négociables pour la FSSPX ? Non négociables, car relevant de la foi même de l’Eglise ? Que la bienveillance nous fasse admettre une autre thèse, même si elle n’apparaît pas en ces lignes. Supposons que la question œcuménique ne soit ici donnée qu’à titre d’exemple. 

En ces matières où la divergence engage la foi, la Déclaration demande d’accepter les « enseignements » de Vatican II pour les « comprendre » à la lumière de la Tradition. Textes à l’appui, nous ne pouvons que relever l’utopie. 

Comment admettre que l'Esprit du Christ, ne refuse se sert des communautés hérétiques ou schismatiques comme de moyens de salut (Vatican II, Unitatis Redintegratio, n°3 § 3) si l’on adhère au dogme catholique maintes fois défini par le Magistère de l’Eglise : hors de l’Eglise point de salut ? Parce que ces deux propositions sont contradictoires, elles s’excluent l’une l’autre, et l’on ne peut prétendre soutenir les deux, sauf à enlever aux mots leur signification – ce qui rend alors impossible toute profession de foi. 

Comment admettre l’enseignement du Magistère pontifical postérieur lorsqu’il affirme que tous les baptisés, catholiques ou non, sont tous vivifiés par le même et indivisible Esprit de Dieu (Jean-Paul II siège du Conseil Œcuménique des Eglises) sans remettre directement en cause la vérité la plus établie selon laquelle tout péché mortel – et qui plus est le péché mortel contre la foi qu’est le péché d’hérésie – fait perdre cette vie selon l’Esprit Saint (la grâce sanctifiante) ? Là encore, l’âme catholique est face à des propositions contradictoires en matière de foi, propositions contradictoires et donc inconciliables. 

Comment admettre que les évêques orthodoxes exercent une véritable juridiction sur leurs fidèles – enseignement commun par les tenants du Magistère depuis Vatican II – sans remettre directement en cause la foi de l’Eglise selon laquelle toute juridiction découle du Souverain Pontife qui en a seul la plénitude ? 

En ce seul domaine œcuménique, les exemples de ce genre pourraient être multipliés. La liste devrait s’allonger bien davantage s’il fallait relever tous les problèmes soulevés par les affirmations habituelles des tenants du Magistère depuis Vatican II. Comment par exemple admettre avec Benoît XVI (discours à la synagogue de Rome) que l’Ancienne Alliance demeure salvifique alors que saint Paul, dans ses épîtres aux Romains et aux Galates, affirme exactement l’inverse ? 

Ces quelques illustrations manifestent la véritable gravité de la Déclaration doctrinale envoyée à Rome en avril dernier. Elle exclut la possibilité de toute contradiction entre ces différentes affirmations, pour s’enfermer dans la voie d’une impossible herméneutique de continuité : il ne peut y avoir de développement homogène entre deux contradictoires. S’enfermer en cette logique n’est pas dommageable qu’à la seule Fraternité Saint Pie X. Elle est surtout dommageable au bien de la foi, et donc à l’Eglise tout entière.

jeudi 28 juin 2012

Analyse de la déclaration doctrinale (II)

Suite de Analyse de la déclaration doctrinale (I)


« L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière. »

L’extrait de la Déclaration doctrinale que Menzigen a proposé à Rome le 15 avril dernier a déjà retenu notre attention hier. En sa première proposition, il admet comme « enseignements » de l’Eglise les affirmations de Vatican II prises dans leur globalité, « enseignements » qui néanmoins réclament une « compréhension » juste, rendue possible grâce au critère de la Tradition. Autant dire que, selon ladite Déclaration, le problème n’est pas tant le Concile lui-même que certaines interprétations erronées qui en sont données. Si Benoît XVI nous avait habitués à ces arguments ressassés et à peine dignes de la méthode Coué, nous les retrouvons pour la première fois – ô combien hélas ! – dans un texte officiel de la Fraternité Saint Pie X.

La nouveauté du discours éclate plus encore dans l’affirmation suivante : A son tour, [le Concile Vatican II] éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Eglise, implicitement présents en elle, non encore formulés. Je suppose que les fils spirituels de Mgr Lefebvre, pour autant qu’ils aient un tant soit peu de mémoire, ne peuvent qu’être consternés devant une telle formule. Car en son temps, le fondateur de leur Fraternité avait un tout autre discours lorsqu’il couchait officiellement sur le papier son jugement sur le Concile, là aussi adressé à un Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Ottaviani. C’était le 20 décembre 1966. La lettre serait à relire entièrement, n’en citons qu’un passage : 
« Alors que le Concile se préparait à être une nuée lumineuse dans le monde d'aujourd'hui si l'on avait utilisé les textes préconciliaires dans lesquels on trouvait une profession solennelle de doctrine sûre au regard des problèmes modernes, on peut et on doit malheureusement affirmer que : d'une manière à peu près générale, lorsque le Concile a innové, il a ébranlé la certitude de vérités enseignées par le Magistère authentique de l'Eglise comme appartenant définitivement au trésor de la Tradition. »

Et Mgr Lefebvre de rentrer dans le détail : 
« Qu’il s'agisse de la transmission de la juridiction des évêques, des deux sources de la Révélation, de l'inspiration scripturaire, de la nécessité de la grâce pour la justification, de la nécessité du baptême catholique, de la vie de la grâce chez les hérétiques, schismatiques et païens, des fins du mariage, de la liberté religieuse, des fins dernières, etc... Sur ces points fondamentaux, la doctrine traditionnelle était claire et enseignée unanimement dans les universités catholiques. Or, de nombreux textes du Concile sur ces vérités permettent désormais d'en douter. »

Après une telle énumération, que reste-t-il des grandes thèses conciliaires ? Quels sont ces « aspects de la vie et de la doctrine de l’Église » supposés être mis en lumière par Vatican II ? 


J’ai beau m’armer de bonne volonté pour tenter de les dégoter, j’avoue ne les point trouver. 


Certes la sacramentalité de l’épiscopat y a été déclarée pour la première fois. Mais même cette affirmation, qui déjà était communément admise, se trouve gravement assombrie par le Concile. Si celui-ci la mentionne, c’est afin d’avancer sa nouvelle doctrine sur la transmission de la juridiction épiscopale, contraire aux enseignements explicites de Pie XII. « Eclairage » avez-vous dit ? Ce langage n’est pas celui de Vérité. Il ne peut être celui de la Fraternité. 


Supposer l’éclairage réciproque de la Tradition et de Vatican II n’est qu’une fadaise, fruit de l’aveuglement si l’on écoute une dernière fois Mgr Lefebvre en sa déclaration de 1966 : « Ce serait nier l'évidence, se fermer les yeux que de ne pas affirmer courageusement que le Concile a permis à ceux qui professent les erreurs et les tendances [auparavant] condamnées par les Papes, de croire légitimement que leurs doctrines étaient désormais approuvées. »

mercredi 27 juin 2012

Analyse de la déclaration doctrinale (I)


« L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière. »


Tandis qu’il donnait une conférence à l’école Saint Joseph des Carmes (Aude) le 5 juin dernier, M. l’abbé Pflüger a lu un extrait de la déclaration doctrinale envoyée par Mgr Fellay à Rome le 15 avril dernier. Pour la première fois ce texte, jusque là gardé sous le sceau du plus grand secret, nous est partiellement révélé par le 1er assistant de la FSSPX. Même s’il ne s’agit là que d’un extrait, celui-ci est suffisamment significatif pour que nous nous y arrêtions.

En ce type de documents – il s’agit d’une déclaration doctrinale – chaque mot compte. Seule une analyse linéaire permet d’aborder à sa juste mesure la portée d’un tel texte, qui comporte trois grandes affirmations. Les deux premières énoncent des principes généraux, adaptés à un cas particulier dans la troisième.

1) L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II. Cette première affirmation n’est pas sans lien avec la demande souvent réitérée de Mgr Lefebvre : que le concile soit lu à la lumière de la Tradition. Ces deux expressions s’équivalent-elles pour autant ?

A plusieurs reprises, l’ancien archevêque de Dakar avait précisé la portée d’une telle formule : que soient gardés les énoncés conformes à la Tradition, interprétés à la lumière de cette même Tradition les formules ambigües, et tout bonnement rejetés les affirmations qui lui sont contraires. Une telle explication laisse donc clairement entendre que Mgr Lefebvre ne considérait pas chaque affirmation du concile Vatican II comme un « enseignement » de l’Eglise. En effet, il est tout simplement interdit à l’âme catholique de rejeter un quelconque enseignement de l’Eglise, fusse-t-il exposé de façon non infaillible.

A l’inverse, la Déclaration admet comme « enseignements » tous les énoncés de Vatican II, restant simplement à en saisir la « compréhension ». Ces termes ne sont pas neutres. Parce qu’un enseignement de l’Eglise ne peut être remis en cause, ils impliquent l’acceptation globale des affirmations conciliaires, restant à en découvrir leur signification pour en avoir une juste compréhension. L’ajout de la grille de lecture avancée – l’entière Tradition de la foi catholique – n’enlève rien à cette reconnaissance, fondamentale pour la Rome d’aujourd’hui et fondamentalement nouvelle dans la bouche de représentants officiels de la FSSPX : les affirmations de Vatican II, prises globalement, sont des « enseignements » de l’Eglise.

Ce positionnement nouveau de la FSSPX n’a pas échappé aux interlocuteurs romains de Mgr Fellay, qui ont souligné le changement net de ton de ladite Fraternité à l’endroit du Concile. Ils ont laissé leur joie s’exprimer, tandis que ne pouvaient que pleurer ceux qui en conscience, ne peuvent admettre un tel changement d’attitude doctrinale.

Mais le plus grave reste à venir. La Déclaration doctrinale citée par M. l’abbé Pflüger ajoute : lequel [concile Vatican II] à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Nous verrons demain les enjeux d’une telle formule, et son caractère profondément inacceptable.

Les fruits du Concile par "le jour du Seigneur"

Vu par ceux qui ont fait et appliqué le Concile :


Comment peut-on affirmer : "L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière." ? --> source.

Pour notre part nous préférons dire : "Nous adhérons de tout coeur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la Foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues." --> source

Ce que Mgr Fellay a signé


Selon les propos même de l’abbé Pfluger, premier assistant du Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie-X dans sa conférence du mardi 5 juin 2012, à l’école St-Joseph-des-Carmes :
"L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière."

mardi 26 juin 2012

Mgr Alfonso de Galarreta et les relations avec Rome

Extrait du sermon, : le 19 décembre 2009, à la fin du sermon qu’il a prononcé lors des ordinations sacerdotales au séminaire de La Reja (Argentine), Mgr Alfonso de Galarreta est longuement revenu sur les discussions doctrinales entre Rome et la Fraternité Saint-Pie-X

[...]
Le 26 octobre dernier a eu lieu la première réunion avec la commission romaine. Et si, bien évidemment, je ne peux pas rapporter certains détails, certaines circonstances ou certaines des choses qui ont été dites, je peux toutefois vous dire ce qui s’est passé dans les grandes lignes et ce que nous avons fait.

Cette première rencontre fut relativement bonne. Je dis relativement parce que c’est bien en fonction des circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, et selon les espérances que l’on peut avoir réellement. Ainsi, en considérant ces circonstances et ce que l’on peut attendre, la réunion a été bonne.

Elle fut bonne, en premier lieu, parce que ces contacts se sont situés clairement sur le plan doctrinal. Il s’agit d’une commission qui a pour objectif l’étude de certaines questions doctrinales, et qui n’a pas pour finalité de considérer, ni théoriquement ni pratiquement, quelque accord que ce soit, d’ordre purement juridique, purement canonique, purement pratique. Cette question-là est totalement exclue. Et cela a été bien précisé. C’est une discussion uniquement et exclusivement située au plan doctrinal.

Mgr Fellay exclut les capucins et les dominicains



lundi 25 juin 2012

La réponse de Rome était connue bien avant le 15 juin

Quand Mgr Fellay et M. l'abbé Pfluger se sont rendus à Rome le 13 juin 2012 à la congrégation de la doctrine de la Foi, il avait pourtant été annoncé que la réponse de Rome n'était pas connue et qu'il fallait s'attendre à tout.


Malheureusement la réponse était connue, heureusement que de la part de Rome on peut s'attendre à tout !



En effet, c'est le 2nd assistant, M. l'abbé Alain-Marc Nély, qui a reconnu lors d'un dîner avec des amis et bienfaiteurs du district de France, que le supérieur général, Mgr Bernard Fellay, avait envoyé sa dernière réponse à Rome le 14 avril 2012. Suite à cet envoi il lui a été assuré par le Vatican que ce texte donnait satisfaction, et qu'il serait accepté en l'état sans modification. Ce sont les propos de M. l'abbé Nély.


Quand Mgr Fellay se rend donc à Rome le 13 juin 2012, il a donc l'assurance et la certitude que son texte est la base de l'accord qu'il compte bien signer. Pourtant 5 jours avant cette réunion, le 8 juin 2012 il affirme dans DICI :

"Non, je n’ai eu aucune connaissance d’un quelconque calendrier. Il y en a même qui disent que le pape va traiter ce dossier à Castel Gandolfo, au mois de juillet."

Or le pape lui-même, selon les propres mots de M. l'abbé Nély, a exigé l'acceptation totale du concile Vatican II, chose déjà faite par Mgr Fellay mais sous des termes ambigus. C'est donc bien le pape en personne qui a rajouté de nouvelles conditions. Ces propos de M. l'abbé Nély viennent contredire la déclaration du 8 juin 2012 de Mgr Fellay

"Oui c’est le pape qui le veut, et je l’ai dit à plusieurs reprises. J’ai suffisamment d’éléments précis en ma possession pour affirmer que ce que je dis est vrai, bien que je n’aie pas eu de relations directes avec le pape, mais avec ses proches collaborateurs."

Nous espérons que Mgr Fellay se soit fait tromper. Après tout, tout le monde peut-être piégé une fois ou l'autre.


Nous demandons simplement à la maison générale de cesser les persécutions qu'elle fait subir à ses prêtres qui ne se sont pas trompés, eux, à ceux qui ont dit à juste titre que des signatures étaient prévues dans la semaine du 13 juin, à ceux qui ont vu et dénoncé les attitudes doubles des autorités romaines, à ceux qui ont dit tout simplement à Mgr Fellay qu'il faisait fausse route.


Implorons le ciel que la famille de la Tradition, déjà si durement divisée, soit réunie le jour des ordinations à Ecône, qu'il n'y ait pas d'exclus sous un faux prétexte d'autoritarisme. En espérant que le sacrement de l'Ordre soit donné aux dominicains, aux franciscains, aux bénédictins.



Dire à un supérieur qu'il se trompe n'est pas nier l'autorité de ce supérieur. Un supérieur qui  reconnait s'être trompé ne perd pas son autorité.

Mgr Tissier - Ordination Sermon 15 Juin 2012, Winona

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

Cher Supérieur de district, cher recteur du séminaire, séminaire, chers confrères dans le sacerdoce, chers ordinands, chers fidèles, dans cette fête la plus importante du Très Sacré-Cœur de Jésus-Christ, nous effectuons cette ordination. " Et nous pouvons dire avec Saint-Jean l'Apôtre dans son Evangile." [V] idimus gloriam ejus, [gloriam] quasi unigeniti une gratiae plénum Patre, et veritatis" "nous avons vu sa gloire - la gloire du Fils unique engendré du Père, plein de grâce et de vérité. Et de sa plénitude nous avons tous reçu le Très Sacré-Cœur de Jésus, plein de grâce et de vérité. Nous avons confiance en Toi."


Cher futurs diacres et prêtres, la grâce et son fruit illumine la vie de vos deux modèles - Saint-Etienne et de Saint Jean - Saint-Etienne, modèle des diacres et à Saint Jean, modèle des prêtres.


Tout d'abord, Saint-Etienne, modèle des diacres. Il a été élu à cet office de diacre, en raison de sa chasteté, pour la force de sa profession de foi et pour son service du très saint sacrement de l'autel. "Cogitate Beatum Stephen merito praecipuae castitatis ad officium istud électrum". Pensez à remercier Saint-Etienne, Heureux élu à ce poste grâce au mérite de sa principale vertu, la chasteté. Ce sont les mots du Pontifical romain. Et le Pontifical romain explique aux diacres: "... et parce que vous êtes appelés ministres et les serviteurs du Corps et du Sang du Seigneur, vous devriez être ennemis de toutes les séductions de la chair." Comme dit l'Écriture, «Purifiez-vous, vous qui portez les vases sacrés du Seigneur." Mais, tout d'abord, la pratique de la vertu de chasteté commande les futurs diacres. Méditons la forte expression du Pontifical romain, "cogitate Beatum Etienne". Pensez à Saint-Etienne, le plus louable, non seulement par la vertu de chasteté, mais aussi pour sa participation aux mystères sacrés de l'autel. Vous êtes co-ministres et coopérateurs du Corps et du Sang du Seigneur. Des mots forts - co-ministres, concélébrant, coopérateurs du corps du sang du Seigneur. Parce que vous serez en mesure de servir l'évêque pendant la messe pontificale, vous serez en mesure d'offrir dans le calice. Vous et le pontife vous ferez ensemble l'offrande du calice durant l'offertoire. Vous serez en mesure d'exposer, publiquement, le Saint-Sacrement de l'autel et comme ministère extraordinaire, vous serez en mesure de distribuer la Sainte Communion. Coopérateurs du sang et le Corps du Seigneur. Quelle dignité! Quel bonheur! Donc, très prés de la Sainte Eucharistie. Donc, très prés du Saint Sacrifice.

dimanche 24 juin 2012

Les contradictions de Mgr Fellay


Cet article est repris intégralement du blog http://www.eschaton.ch


Remarques sur le risque d’implosion de la Fsspx à raison de l’attitude de Mgr Fellay.
Notre collaborateur présente ici une réponse à mes objections concernant son précédent article. Je développerai la semaine prochaine mes propres arguments.



Julien Gunzinger

De notre collaborateur Pierre Hafeu.
Nous voyons sur ce blog deux analyses divergentes de la situation. Nous répondons maintenant aux arguments pro-Fellay défendu par M. Gunzinger.
1° D’une, le « supérieur » de la Fsspx ne peut avoir autorité sur des évêques. Les évêques ne reçoivent pas le pouvoir d’ordre et de juridiction du supérieur de la Fsspx. Selon les thèses en vigueur dans la Fsspx, ils tirent leur pouvoir d’ordre de leur ordination épiscopale (sacre) ; le pouvoir de juridiction immédiatement de Dieu au moment du sacre, mais moyennant mandat pontifical (avec, en cas d’état de nécessité, suppléance de l’Eglise pour pallier au défaut ou refus de mandat pontifical). Ces thèses sont bien établies ; je n’y reviens donc pas.
2° De deux, le jugement de Mgr Fellay sur l’opportunité d’un ralliement est un jugement prudentiel. [Note de catholique réfractaire : la signature envoyé à Rome le 14 avril par Mgr Fellay n'est pas apposée sur un texte prudentiel, c'est un document qui accepte de façon ambigüe le Concile Vatican II, le nouveau code de droit canon, la légitimité de la promulgation de la nouvelle messe, et le nouveau catéchisme. D'où une opposition aussi farouche des 3 autres évêques. Nous sommes là face à un problème de Foi.] De sorte que, sauf à considérer Fellay doté d’infaillibilité dans ses jugements prudentiels, on ne voit pas qu’on doive y assentir. Tout au plus pourrait-il réclamer un assentiment religieux et prudent. Sauf qu’évidemment, les 3 autres évêques et des pans entiers de la Fsspx lui répondront que son jugement est imprudent.

Mgr Fellay n'a pas de juridiction propre mais bénéficie seulement d'une juridiction de suppléance

Alors que des informations inquiétantes nous parviennent concernant les prochaines ordinations par Mgr Fellay et ayant trait aux communautés religieuses amies de la FSSPX, nous souhaitons rappeler les limites et le but de la juridiction de suppléance, et uniquement de suppléance, dont bénéficie Mgr Fellay. 
En effet, « lorsqu’on ne se rend plus compte de la crise dans l’Eglise, on ne peut que tomber dans de tels problèmes ». « La juridiction de suppléance est un terme large qui désigne le fait que lorsque le canal ordinaire de l’autorité ne remplit pas convenablement sa fonction, l’Eglise vient en aide », elle supplée. « Le Droit canon fait mention de cette juridiction de suppléance pour l’administration de certains sacrements. Elle peut facilement être étendue à d’autres situations lorsque l’acte d’une autorité ecclésiastique est posé en dehors de la voie normale de l’autorité, dans des circonstances particulières et spécialement à cause d’une défaillance humaine ». Car, « l’Eglise n’est pas une institution tyrannique ou légaliste. Lorsque le Droit canon dit que ‘le salut des âmes est la loi suprême’, il rappelle à chacun que là se trouve la raison même des lois et de l’autorité dans l’Eglise ». « D’où la juridiction de suppléance qui est donnée ad casum directement par l’Eglise pour assurer de façon plus certaine le salut des âmes. Et l’on peut évidemment appliquer ce principe aux communautés religieuses ». Mgr Fellay lui-même. 
Nous attendons donc de Mgr Fellay qu'il applique ses propres paroles aux communautés religieuses. Si l'Eglise n'est pas une institution légaliste et tyrannique, la FSSPX ne doit pas le devenir pour justifier un changement de cap de son supérieur général. 


Source :  http://www.fsspx.org/fr/imported-from-old-fsspx/documents-perimes-archives-imported-from-old-fsspx/documents-perimes-archiver-2/a_ecosse-le-long-chemin-du-ralliement-pour-les-redemptoristes-transalpins/

Les ennemis de nos amis sont nos ennemis

Errare humanum est, perseverare diabolicum.






Celui qui cherche à diviser ne fait pas oeuvre divine.
Ut sint unum.


Oremus.









samedi 23 juin 2012

Un projet de déclaration pour le chapitre général de la FSSPX de juillet 2012 ?

Déclaration du 21 novembre 1974

La position de la Fraternité Saint Pie X a été magnifiquement résumée par Mgr. Lefebvre dans sa déclaration du 21 novembre 1974 :

« Nous adhérons de tout coeur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la Foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. »

« Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s'est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. »

« Toutes ces réformes, en effet, ont contribué et contribuent encore à la démolition de l'Eglise, à la ruine du Sacerdoce, à l'anéantissement du Sacrifice et des Sacrements, à la disparition de la vie religieuse, à un enseignement naturaliste et teilhardien dans les Universités, les Séminaires, la catéchèse, enseignement issu du libéralisme et du protestantisme condamnés maintes fois par le magistère solennel de l'Eglise. »

« Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l'Eglise depuis dix-neuf siècles. »

vendredi 22 juin 2012

Et nous avons cru en la Vérité ou "vivre selon la Vérité"

Lettre pastorale de Mgr Lefebvre sur le socialisme africain

Vivre selon la Vérité

La lettre de Notre Saint-Père le pape Jean XXIII, adressée au monde à l’occasion de la fête de Noël, a eu cette année pour objet : « La Vérité. »

Aspiration à la Vérité

Nous voudrions faire écho dans notre diocèse à ce message si opportun de Notre Saint-Père le pape, et attirer votre attention, chers diocésains, sur la nécessité de fuir les erreurs et les sources de l’erreur pour vous attacher de toute votre âme à la vérité, telle qu’elle nous est transmise par l’Église.
Bien des motifs doivent susciter dans nos âmes la soif de la vérité. Nos âmes sont faites pour la vérité. Nos intelligences, reflets de l’Esprit divin, nous ont été données en vue de connaître la vérité, de nous en donner la lumière qui nous indiquera le but vers lequel doit s’orienter toute notre vie.
L’apôtre qui a exprimé ces réalités avec une profondeur de pensée et une éloquence poignante, est l’apôtre saint Jean. Son évangile, ses lettres impriment dans nos âmes un désir ardent de s’approcher de cette lumière, « qui illumine toute intelligence venant en ce monde » (Jn 1,9), comme Nicodème, comme la Samaritaine et bien d’autres après eux.

mercredi 20 juin 2012

Benoit XVI : actes d'imprudence ou actes contre la Foi ?


Le geste de Benoît XVI à la Mosquée bleue d'Istanbul peut être analysé de divers points de vue : théologique (« Avons-nous le même Dieu que les musulmans ? », cf. notamment DICI 143 p. 4 et 147 p. 7), canonique (« Un tel acte tombe-t-il sous les canons prohibant la participation aux rites sacrés non-catholiques ? »), etc. Ici, nous nous arrêterons à une considération sur la différence entre les intentions des personnes et les conséquences objectives des actes qu'elles posent.
D'Assise à Istanbul
Abbé Grégoire CELIER
La visite du pape Benoît XVI à la Mosquée bleue d'Istanbul, et son attitude à cette occasion, a causé un certain trouble (et un trouble certain) chez les fidèles attachés à la Tradition et, plus généralement, à l'identité catholique. Des débats passionnés ont éclaté, les uns défendant les bonnes intentions du Saint-Père, les autres s'étonnant voire se scandalisant des actes que les médias ont rapportés.
Ce trouble rappelle celui qui suivit la réunion interreligieuse de prière pour la paix à Assise en 1986 (malheureusement renouvelée à plusieurs reprises depuis). Et, en général, même si l'habitude, hélas ! finit par ne plus nous faire réagir à l'inconcevable, un ensemble de gestes stupéfiants (par exemple, le pape Jean-Paul II embrassant le Coran) n'ont cessé depuis des dizaines d'années de dérouter les catholiques.
Comment ne pas condamner spontanément ces actes si contraires, au moins apparemment, à ce que l'histoire de l'Église nous apprend, à ce que l'instinct de la foi nous dicte ? En même temps, certains des arguments de ceux qui défendent le pape ne nous semblent pas toujours dénués de pertinence. C'est donc à essayer de proposer un jugement juste et nuancé que nous consacrerons les lignes qui suivent.

mardi 19 juin 2012

La FSSPX devra-t-elle reconnaître Jean-Paul II comme bienheureux ?

On peut légitimement se poser la question en cas d'une "ré-intégration" de la FSSPX dans l'Eglise. Qu'en sera-t-il ?
C'est un simple exemple des problèmes concrets que peuvent poser une reconnaissance anticipée par une hiérarchie qui continue de promouvoir ce qui détruit l'Eglise.


Le déchaussement du pape

Cher Monsieur l'Abbé, Bien chers fidèles,

Nous voici au premier jour de l'Avent, c'est-à-dire au premier jour d'une nouvelle année liturgique ; cette année s'inscrit devant nous comme une feuille blanche, comme la première feuille du cahier d'un écolier… et l'écolier, devant la première feuille de son cahier, a encore envie d'écrire un joli cahier.
Que ce soit bien notre désir à tous au premier jour de cette année liturgique : écrire une belle année, celle que le Bon Dieu veut que nous écrivions. Et pour ce premier jour de l'année liturgique, pourquoi ne pas commencer par nous remémorer le premier commandement de Dieu :
« Je suis le Seigneur ton Dieu ; tu n'auras pas d'autre Dieu que moi. »
Pourquoi ne pas nous le remémorer alors que nous allons, avec les mages en particulier, nous diriger à partir d'aujourd'hui vers la crèche pour pouvoir adorer le Fils de Dieu venu sur la terre ? Pourquoi ne pas rappeler ce commandement que,  précisément,  Dieu a voulu voir inscrit en premier dans les tables qu'il avait dictées à Moïse ?

lundi 18 juin 2012

C'était il y a 6 mois seulement: le renouvellement du scandale d'Assise


Le renouvellement du scandale d'Assise
Errare humanum est, perseverare diabolicum.
Abbé Régis de Cacqueray

Que va-t-il se passer en ce 27 octobre 2011 ? Une simple rencontre amicale entre gens de bonne foi ? Une discussion à bâtons rompus sur la divinité du Christ et de son Église ? Non, le renouvellement, par le pape régnant, Benoît XVI, du scandale sans précédent commis par son prédécesseur, Jean-Paul II, le 27 octobre 1986.
Qu’arrivera-t-il en ce 27 octobre 2011 ? L’appel à la conversion à la foi catholique ? Les déclarations du pape laissent clairement entendre ce que sera cette journée: la réunion des représentants de toutes les fausses religions, appelés par le pape en personne, à une journée de réflexion où tous sont invités à prier (1) pour la paix.
Certes, à la différence de la première réunion d’Assise, la prière semble devoir rester silencieuse, quoique très présente. Mais quel dieu prieront en silence ces représentants de toutes les fausses religions ? Quel dieu prieront-ils sinon leurs faux dieux, puisque le pape les invite explicitement à vivre plus profondément « leur foi religieuse »(2) ? Vers qui se tourneront alors les musulmans sinon vers le dieu de Mahomet ? À qui s’adresseront les animistes sinon à leurs idoles ? Comment donc peut-on concevoir qu’un pape appelle les représentants des fausses religions, en tant que tels, à participer à une journée de prière personnelle ? Cet acte du souverain pontife constitue par le fait même un effroyable blasphème envers Dieu ainsi qu’une occasion de scandale pour les hommes du monde entier.

Mgr Fellay estime que la FSSPX sera rendue inefficace par les évêques

Pourquoi le Préambule doctrinal que vous a remis le cardinal Levada, le 14 septembre dernier, est-il entouré d'un tel secret aussi bien de la part de la Congrégation de la foi que de la Fraternité Saint-Pie X ? Qu'est-ce que ce silence cache aux prêtres et aux fidèles de la Tradition ?

Cette discrétion est normale pour toute démarche importante ; elle en garantit le sérieux. Il se trouve que le Préambule doctrinal qui nous a été remis est un document qui, comme l'indique la note qui l'accompagne, peut recevoir des éclaircissements et des modifications. Ce n'est pas un texte définitif. Nous adresserons sous peu une réponse à ce document en indiquant avec franchise les positions doctrinales qu'il nous paraît indispensable de tenir. Notre souci constant depuis le début de nos entretiens avec le Saint-Siège — et nos interlocuteurs le savent bien — a été de présenter en toute loyauté la position traditionnelle.

Du côté de Rome, la discrétion s'impose aussi, car ce texte - même en l'état actuel qui nécessite de nombreux éclaircissements - risque fort de susciter l'opposition des progressistes qui n'admettent pas la simple idée d'une discussion sur le Concile, parce qu'ils considèrent que ce concile pastoral est indiscutable ou «non-négociable », comme s'il s'agissait d'un concile dogmatique.

dimanche 17 juin 2012

Les 3 préalables de Mgr Lefebvre à Paul VI

Lettre de Mgr Lefebvre à Paul VI du 17 juillet 1976


Très Saint-Père,

Tous les accès permettant de parvenir jusqu'à Votre Sainteté m'étant interdits, que Dieu fasse que cette lettre la rejoigne pour lui exprimer nos sentiments de profonde vénération, et par la même occasion lui formuler avec une prière instante l'objet de nos désirs les plus ardents qui, hélas! semblent être sujets à litige entre le Saint-Siège et de nombreux catholiques fidèles.

Très Saint-Père, daignez manifester votre volonté de voir s'étendre le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ en ce monde, en restaurant le droit public de l'Eglise :

- en rendant à la liturgie toute sa valeur dogmatique et son expression hiérarchique, selon le rite latin romain consacré par tant de siècles d'usage,

- en remettant en honneur la Vulgate,

- en redonnant aux catéchismes leur vrai modèle, celui du Concile de Trente.

Ce faisant, Votre Sainteté restaurera le sacerdoce catholique et le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur les personnes, sur les familles et sur les sociétés civiles.

Elle rendra leur juste conception aux idées falsifiées devenues les idoles de l'homme moderne: la liberté, l'égalité, la fraternité, la démocratie, à l'exemple de ses prédécesseurs.

Que Votre Sainteté abandonne cette néfaste entreprise de compromission avec les idées de l'homme moderne, entreprise qui tire son origine d'une entente secrète entre de hauts dignitaires de l'Eglise et ceux des loges maçonniques, dès avant le Concile.

Persévérer dans cette orientation, c'est poursuivre la destruction de l'Eglise. Votre Sainteté comprendra aisément que nous ne pouvons collaborer à un si funeste dessein, ce que nous ferions si nous consentions à fermer nos séminaires.

Que l'Esprit-Saint daigne donner à Votre Sainteté les grâces du don de force, afin qu'elle manifeste par des actes non équivoques qu'elle est vraiment et authentiquement le successeur de Pierre proclamant qu'il n'y a de salut qu'en Jésus-Christ et en son épouse mystique, la sainte Eglise catholique et romaine.

Et que Dieu...

† Marcel LEFEBVRE, ancien archevêque-évêque de Tulle.

Albano, le 17 juillet 1976.

samedi 16 juin 2012

Lettre ouverte à son Éminence le cardinal Gantin, Préfet de la Congrégation des Évêques

Écône, 6 juillet 1988, Fideliter N° 64. Juillet-Août 1988, pages 11-12

Éminence,

Réunis autour de leur Supérieur général, les Supérieurs des districts, séminaires et maisons autonomes de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, pensent bon de vous exprimer respectueusement les réflexions suivantes.

Vous avez cru devoir, par votre lettre du 1e juillet passé, faire savoir à Son Excellence Monseigneur Marcel Lefebvre, à Son Excellence Monseigneur Antonio de Castro Mayer et aux quatre évêques qu'ils ont consacrés le 30 juin dernier à Écône, leur excommunication latæ sententiæ. Veuillez vous-mêmes juger de la valeur d'une telle déclaration venant d'une autorité qui, dans son exercice, rompt avec celle de tous ses prédécesseurs jusqu'au pape Pie XII, dans le culte, l'enseignement et le gouvernement de l'Église.

Pour nous, nous sommes en pleine communion avec tous les papes et tous les évêques qui ont précédé le Concile Vatican II, célébrant exactement la messe qu'ils ont codifiée et célébrée, enseignant le catéchisme qu'ils ont composé, nous dressant contre les erreurs qu'ils ont maintes fois condamnées dans leurs encycliques et leurs lettres pastorales. Veuillez donc juger de quel côté se trouve la rupture. Nous sommes extrêmement peinés de l'aveuglement d'esprit et de l'endurcissement de cœur des autorités romaines.

vendredi 15 juin 2012

Rome a changé nous dit-on ?

A la dernière réunion interreligieuse d'Assise, le 27 octobre 2011, le Saint-Père avait tenu à inviter personnellement des représentants des "humanistes non-croyants". Dans son discours, donné ici en entier, Julia Kristeva expose, sous les voûtes de Sainte-Marie des Anges, devant le Saint-Père et les représentants de toutes les religions ses croyances en un nouvel humanisme, un nouveau féminisme, une nouvelle maternité, et une gouvernance mondiale.

Petite pause sourire

lu sur FECIT :

2152 : selon nos dernières informations....le pape Léon XXIV a proposé un nouveau statut au supérieur de la fsspx Mgr Martin.

Ce dernier doit encore approfondir les différents concernant le concile Vatican II, un concile du XXe siècle, avant de consulter les 3520 autres évêques et les 165000 prêtres de la fraternité.

Le pape, à la tête d'une Eglise inférieure numériquement à la fsspx, a tout intérêt à faire une proposition qui puisse enfin résorber le schisme.

Selon Golias, cette réconciliation pourrait entraîner un schisme progressiste. En France et en Allemagne 7 prêtres âgés de 100 à 120 ans ont déjà fait connaître leur intention de se marier et d'ordonner évêque des femmes zoophiles.

L'affaire est à suivre...

jeudi 14 juin 2012

Mgr Lefebvre : sans aucune compromission avec l'erreur


Bien chers lecteurs,

Au soir d'une longue vie - puisque né en 1905, je vois l'année 1990 -, je puis dire que cette vie a été marquée par des événements mondiaux exceptionnels: trois guerres mondiales, celle de 1914-1918, celle de 1939-1945 et celle du Concile Vatican Il de 1962-1965.

Les désastres accumulés par ces trois guerres, et spécialement la dernière, sont incalculables dans le domaine des ruines matérielles, mais bien plus encore spirituelles. Les deux premières ont préparé la guerre à l'intérieur de l'Eglise en facilitant la ruine des institutions chrétiennes et la domination de la Franc-Maçonnerie, devenue si puissante qu'elle a pénétré profondément par sa doctrine libérale et moderniste les organismes directeurs de l'Eglise.

Par la grâce de Dieu, instruit dès mon séminaire à Rome du danger mortel pour l'Eglise de ces influences par le Recteur du Séminaire français, le vénéré Père Le Floch, et par les professeurs: les RR. PP. Voetgli, Frey, Le Rohellec, j'ai pu constater tout au long de ma vie sacerdotale combien leurs appels à la vigilance, basés sur les enseignements des papes et surtout de saint Pie X, étaient justifiés.

J'ai pu constater à mes dépens combien cette vigilance était justifiée non seulement doctrinalement, mais aussi par la haine qu'elle provoquait dans les milieux libéraux laïcs et ecclésiastiques, une haine diabolique. Les innombrables contacts, auxquels m'ont amené les charges qui m'ont été conférées, avec les plus hautes autorités civiles et ecclésiastiques dans de nombreux pays et particulièrement en France et à Rome, m'ont précieusement confirmé que le vent était généralement favorable à tous ceux qui étaient disposés aux compromissions avec les idéaux maçonniques libéraux, et défavorable au maintien ferme de la doctrine traditionnelle.

Alors ! l’accord canonique aux calendes grecques ?


DICI : Alors ! l’accord canonique aux calendes grecques ? 
Mgr Fellay : On parle d’administration apostolique, de prélature personnelle, d’ordinariat…, cela semble prématuré. En souhaitant un accord canonique tout de suite et à tout prix, nous nous exposerions à voir immédiatement resurgir tous les problèmes doctrinaux qui nous opposent à Rome, et cet accord serait aussitôt caduc. Cette régularisation de notre statut canonique devra intervenir en dernier lieu, comme pour sceller un accord déjà réalisé au moins pour l’essentiel au niveau des principes, grâce aux faits constatés par Rome.
D’ailleurs, imaginons un instant que nous acceptions une structure canonique pour n’envisager qu’ensuite – à l’intérieur, dans le « périmètre visible » des diocèses – les questions doctrinales, nous ne pourrions pas accomplir notre ministère avec toute son efficacité pastorale. Les conditions pratiques ne seraient pas réunies pour permettre une leçon des faits pleine et entière, c’est-à-dire convaincante. Comme c’est déjà le cas pour les communautés Ecclesia Dei, notre apostolat traditionnel serait en liberté surveillée, autorisé à ne se manifester qu’avec parcimonie de-ci de-là, comme au compte-gouttes.
Le tout est de savoir si la situation tragique de l’Eglise aujourd’hui,  – la crise impressionnante des vocations, la chute vertigineuse de la pratique religieuse… – lui permet de se contenter de remèdes à administrer au compte-gouttes.
Source : DICI n°132 du 25 mars 2006

Mgr Alfonso de Galarreta : réponse à l'ultimatum de 2008


Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit,
Ainsi soit-il
Excellences,
Chers Confrères,
Chers Ordinands,
Mes bien chers Frères,
Lorsque l’on considère quelle est la pensée de la Sainte Église, que ce soit dans les Saintes Écritures, spécialement dans Saint Paul, ou dans la Tradition, qui est comme condensée dans le Pontifical Romain, on constate que c’est vrai : Monseigneur Lefebvre, notre saint fondateur, a été le serviteur fidelis et prudens, fidèle et prudent, et l’on pourrait bien ajouter : fort, vaillant, qui n’a fait autre chose que nous transmettre avec fidélité ce qu’il avait reçu de la Saint Eglise, c’est à dire le vrai Sacerdoce catholique.
Et cela est vrai à tel point que pour nous, il suffit de vivre ce qu’il nous a transmis, vivre ce que nous avons reçu, et plus précisément, vivre ce que nous sommes. La sainteté sacerdotale, c’est tout simplement de vivre ce que nous sommes.
Je voudrais donc vous parler de cet enseignement que nous avons reçu, de ce Sacerdoce. Evidemment non pas d’une façon exhaustive, mais dans ses éléments essentiels, dans ce qui me semble être ses éléments essentiels.

Pourquoi la FSSPX a-t-elle refusé l'accord en 2008 ?


C'est une vraie question, et il n'est pas certains que nous ayons la réponse de sitôt, ou plutôt, nous avons la réponse et la justification du refus de l’époque, c'est la justification de la position d'aujourd'hui que nous n'avons pas.
Sur ce point Mgr Fellay est en pleine contradiction. Voici la raison qu'il donne aujourd'hui pour justifier de la signature qu'il a donnée :
DICI : La plupart de ceux qui sont opposés à l’acceptation par la Fraternité d’une éventuelle reconnaissance canonique mettent en avant que les entretiens doctrinaux n’auraient pu conduire à cette acceptation que s’ils avaient débouché sur une solution doctrinale, c’est-à-dire sur une « conversion » de Rome. Est-ce que votre position a changé sur ce point ?
Mgr Fellay : Il faut reconnaître que ces entretiens ont permis d’exposer clairement les divers problèmes que nous rencontrons au sujet de Vatican II. Ce qui a changé, c’est que Rome ne fait plus d’une acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution canonique. Aujourd’hui, à Rome, certains considèrent qu’une compréhension différente du Concile n’est pas déterminante pour l’avenir de l’Eglise, car l’Eglise est plus que le Concile. De fait, l’Eglise ne se réduit pas au Concile, elle est beaucoup plus grande. Il faut donc s’appliquer à régler des problèmes plus vastes. Cette prise de conscience peut nous aider à comprendre ce qui se passe réellement : nous sommes appelés à aider à porter aux autres le trésor de la Tradition que nous avons pu conserver. 
)

Or en 2008, Rome ne faisait déjà plus de la pleine reconnaissance du Concile un préalable pour un accord, qui alors, était pratique.
Les conditions posées par le cardinal Hoyos à Mgr Fellay le 4 juin 2008 :
1. L’engagement d’une réponse proportionnée à la générosité du Pape.
2. L’engagement d’éviter toute intervention publique qui ne respecte pas la personne du Saint-Père et qui serait négative pour la charité ecclésiale.
3. L'engagement d’éviter la prétention d’un magistère supérieur au Saint-Père et ne pas proposer la Fraternité en contraposition à I’Eglise.
4. L’engagement à démontrer la volonté d’agir honnêtement en toute charité ecclésiale et dans le respect de I’autorité du Vicaire du Christ.
5. L'engagement de respecter la date – fixée à la fin du mois de juin – pour répondre positivement. Cela sera une condition requise et nécessaire comme préparation immédiate à I’adhésion pour accomplir a pleine communion.
Nous pouvons en déduire que l'argument donné par Mgr Fellay sur ce point ne tient pas.

Le concile à la lumière de la Tradition : coup d'oeil sur les limites de l'expression


Sous les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI, la politique romaine des accords entre le Saint-Siège et les fidèles de la Tradition a généralement suivi deux orientations. D'une part, par la pratique de l'indult, elle a multiplié les concessions en faveur du rite tridentin. En se refusant jusqu'à présent à le libéraliser et en ne lui accordant qu'une existence contrôlée et surveillée, elle n'a pu lui attribuer qu'une place cantonnée, voire marginalisée. D'autre part, sur le plan théologique, elle a eu le souci de surmonter la pierre d'achoppement que constituait Vatican II en conduisant les autorités romaines à déceler la meilleure formule de compromis. Liant « concile » à « Tradition », celle-ci devait permettre l'adhésion de ces catholiques aux textes mêmes tout en laissant croire que la règle résidait dans la faculté d'y voir la pénétration du libéralisme dans l'Église. Relire le concile, éclairer le concile, revenir à la lettre du concile, le critiquer de manière positive sont autant d'expressions qui furent tour à tour expérimentées. Toutes étaient une manière plus ou moins affirmée de faire accepter le concile à la lumière de la Tradition. Mais pour l'âme catholique, peut-on objectivement se satisfaire de cette formulation ? Y aurait-il d'autre lumière que la Tradition pour éclairer un texte du Magistère ?
Afin de répondre à cette question, nous souhaitons simplement donner un coup de projecteur sur l'un des points posant manifestement problème dans les textes mêmes du concile, à savoir la liberté religieuse, et montrer qu'en l'occurrence la lumière de la Tradition pourrait difficilement illuminer un texte qui nécessite indiscutablement une précision de la part du Saint-Siège, ainsi que l'a suggéré Monseigneur Fellay.

I. La "liberté religieuse", une nouveauté à Vatican II.
Ce titre n'est ni une déduction ni une innovation personnelle. C'est le Père Congar lui-même, l'un des théoriciens du Concile qui l'a affirmé. Il expliquait que, dans la Sainte Écriture, ce thème n'existait pas. Il est vrai que ce théologien dominicain n'était pas un partisan de l'herméneutique de la continuité, que pour lui Vatican II avait indubitablement constitué une rupture, et même un octobre rouge dans l'Église.
Le problème réside toutefois dans le fait que le Père puis cardinal Congar a toujours été présenté comme l'un des plus éminents théologiens du Concile et s'est systématiquement félicité de la pénétration de nouveaux idéaux dans le monde catholique tels que la liberté religieuse, la collégialité ou l'ocuménisme comme il est envisagé depuis quarante ans.
Examinons donc le texte même de la déclaration Dignitatis humanae promulguée par la neuvième session du Concile. Il prévoit et même il institue un « droit » à la liberté religieuse qui doit être reconnu dans la législation.
« Le Concile du Vatican déclare que la personne humaine a le droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part soit des individus, soit des groupes sociaux de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en matière religieuse, nul ne soit forcé d'agir, dans de justes limites, contre sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d'autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'a fait connaître la parole de Dieu et la raison elle-même. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l'ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu'il constitue un droit civil. » (IIe concile du Vatican, déclaration sur la Liberté religieuse Dignitatis Humanae.)
Précisons bien les choses. L'assemblée des évêques du monde entier a donc choisi d'affirmer deux idées générales : d'une part, l'homme doit pouvoir bénéficier d'une liberté en matière religieuse ; d'autre part, ce principe de la liberté religieuse doit être inscrit dans la loi.
La Tradition paraît justement enseigner l'antithèse du concile. Pire, la présente déclaration semble être contredite mot pour mot par plusieurs textes du magistère précédent. Dans son encyclique Quanta Cura du 8 décembre 1864, le bienheureux pape Pie IX ne se contente pas d'affirmer un principe dont il serait l'auteur. Il fait un rappel des enseignements de son prédécesseur :
"Et, de fait, vous le savez parfaitement, vénérables frères, il s'en trouve beaucoup aujourd'hui pour appliquer à la société civile le principe impie et absurde du " naturalisme" , comme ils l'appellent, et pour oser enseigner que " le meilleur régime politique et le progrès de la vie civile exigent absolument que la société humaine soit constituée et gouvernée sans plus tenir compte de la religion que si elle n'existait pas ou, du moins, sans faire aucune différence entre la vraie et les fausses religions. " Et contre la doctrine de la Sainte Écriture, de l'Église et des saints Pères, ils affirment sans hésitation que : " la meilleure condition de la société est celle où on ne reconnaît pas au pouvoir le devoir de réprimer par des peines légales les violations de la loi catholique, si ce n'est dans la mesure où la tranquillité politique le demande. " À partir de cette idée tout à fait fausse du gouvernement des sociétés, ils ne craignent pas de soutenir cette opinion erronée, funeste au maximum pour l'Église catholique et le salut des âmes,que notre prédécesseur Grégoire XVI, d'heureuse mémoire, qualifiait de délire (1) " la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme. Ce droit doit être proclamé et garanti par la loi dans toute société bien organisée.
Les citoyens ont droit à l'entière liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions, quelles qu'elles soient, par les moyens de la parole, de l'imprimé ou tout autre méthode sans que l'autorité civile ni ecclésiastique puisse lui imposer une limite. " Or, en donnant pour certitudes des opinions hasardeuses, ils ne pensent ni ne se rendent compte qu'ils prêchent " la liberté de perdition " et que, s'il est permis à toutes les convictions humaines de décider de tout librement, il n'en manquera jamais pour oser résister à la vérité et faire confiance au verbiage d'une sagesse tout humaine. On sait cependant combien la Foi et la sagesse chrétienne doivent éviter cette vanité si dommageable, selon l'enseignement même de Notre Seigneur Jésus-Christ."
Que retenir de cette encyclique : Pie IX dit précisément que c'est un délire de penser d'une part que l'homme doit pouvoir bénéficier de la liberté religieuse et que, d'autre part, le principe de la liberté religieuse doit être inscrit dans la loi. Épineux problème dès lors que celui qui consiste à rendre conciliables ces deux actes du Magistère. Face à une telle confusion, n'y a-t-il pas danger de voir les âmes s'égarer dans les plus funestes doutes ? Éclairer le Concile à la lumière de la Tradition, ne reviendrait-il pas dans l'état des choses à vouloir clouer une vis ou à visser un clou ? Non seulement, ces deux propositions que tenait le Concile paraissent entrer en contradiction avec la doctrine enseignée par l'Église un siècle auparavant, mais Grégoire XVI et Pie IX n'ont pas hésité à qualifier le principe de la liberté religieuse de délire. Est-il possible que les changements des temps puissent expliquer la métamorphose d'un délire en réalité conciliaire ?